Septembre 2020 : Restauration de l’Abbatiale Saint-Trophime d’Eschau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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Présentation

Eschau fut pendant sept siècles et demi (770-1525) le siège d’une communauté de Bénédictines, fondée par l’évêque de Strasbourg Remigius vers 770. Les moniales furent présentes jusqu’en 1525. Incorporée à cette date à la mense épiscopale, l’abbaye fut cédée ensuite au Grand Chapitre en 1615, lequel l’administra jusqu’à sa destruction pendant la Révolution. De l’abbaye ne subsiste plus aujourd’hui que l’abbatiale romane, restaurée à la fin du Xe siècle par l’évêque Widerold, un grand de la cour d’Otton 111, empereur du Saint-Empire.Le fondateur dédia l’abbatiale à Notre Dame et à saint Trophime et l’abbaye à sainte Sophie, mère des trois filles Fides, Spes et Caritas.

Eschau – anciennement Hascgaugia,Hascowia, Aschowa, Eschowe – dont le nom signifie –île aux frênes-, s’est construit peu à peu à proximité de l’abbaye.Durant tout le Moyen Age l’abbaye d’Eschau fut le but d’un pèlerinage à sainte Sophie et à ses filles. Leurs reliques avaient été transférées de Rome à Eschau le 10 mai 777. Le pèlerinage était particulièrement florissant au XIIème siècle, car l’abbesse Chunegundis fonda en 1143 sur la –strata romana– à l’entrée du village –un hôpital pour pèlerins de toutes parts venant.De siècle en siècle les générations se sont transmis avec cet édifice au style vigoureux et dépouillé la foi qui l’a dressé et les valeurs spirituelles qui l’ont maintenu debout, malgré les vicissitudes de l’histoire et l’usure du temps.

Historique sommaire

Vers 770: Construction d’une abbaye de bénédictines sur l’île d’Eschau par l’évêque Remi de Strasbourg.

10 mai 777: Remi rapporte de Rome à Eschau le –très précieux corps de sainte Sophie-, reçu du pape Adrien ler. Remi établit sainte Sophie patronne du monastère et dédie la basilique à la Mère de Dieu et à saint Trophime.

15 mars 778: Par testament, Remi fait donation de l’île et de l’abbaye d’Eschau à Notre Dame et à l’Eglise épiscopale de Strasbourg. En même temps l’abbaye est richement dotée en Haute et Basse Alsace et dans l’Ortenau.

20 mars 783: Mort du fondateur Remi, dont le corps est transféré selon la tradition dans l’église d’Eschau.

926: L’abbaye est détruite par les Hongrois.

996: Averti par une révélation divine, l’évêque Widerold reconstruit l\\’abbatiale et le monastère, faisant à nouveau de ce lieu de désolation un lieu de prière, après soixante-dix ans de ruines. De cette époque datent les murs actuels de la nef, des collatéraux et du transept (sauf le mur nord), et probablement aussi l’abside avec ses arcades aveugles aux claveaux alternativement roses et gris et ses élégants pilastres.

Vers 1130: Construction de l’exquis cloître d’Eschau, dont des vestiges ainsi que la cuve baptismale sculptée de scènes de la vie du Christ sont visibles au musée de l’Œuvre Notre-Dame à Strasbourg.

1143: Fondation d’un hôpital pour pèlerins sur la –route romaine– à Eschau par l’abbesse Cunégonde et l’évêque Burchard. Vers cette époque le pèlerinage à sainte Sophie et à ses saintes filles Foi, Espérance et Charité attire de nombreux –pèlerins de toutes parts venant.

1180: Bulle du pape Alexandre 111 à l’abbesse Wurtrudis, confirmant la règle bénédictine en usage dans la communauté et les donations anciennes ou récentes faites à l’abbaye.

1232: Echec d’une première réforme de l’abbaye demandée par le pape Grégoire IX et l’évêque Berthold.

1298: Destruction partielle de l’abbaye durant les troubles provoqués en Alsace par Adolphe de Nassau.

Vers 1300: Reconstruction de la façade ouest de l’abbatiale en briques (contreforts, rose, lancettes) et rehaussement du toit de la nef.Ce sarcophage était disposé à l’origine sur des colonnettes derrière le maître-autel.1313: L’abbesse Gertrude de Rathsamhausen réduit à 16 le nombre des moniales, en raison de la diminution des revenus.

Vers 1350: Acquisition du sarcophage gothique, dans lequel les reliques de sainte Sophie et de ses trois filles sont déposées. 

Vers 1480: Acquisition du groupe de sainte Sophie et de ses trois filles Foi, Espérance et Charité.

1525: La guerre des Paysans et l’influence de la Réforme dispersent les moniales. L’abbaye supprimée est incorporée à la mense épiscopale.

1615: L’abbaye est cédée par l’évêque Léopold d’Autriche au Grand Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg pour la somme de 20.942 florins.

1632: Passage des Suédois.

Vers 1747: Rehaussement du sol intérieur de l’abbatiale, percement des larges fenêtres hautes, reconstruction du mur nord du transept.

1792: Vente aux enchères par les révolutionnaires des bâtiments conventuels pour la somme de 10.100 livres. Le débit de vin, qu’y avait institué le Grand Chapitre, devient auberge.

1822: Démolition de l’auberge et de ce qui reste du couvent.

1898: L’abbatiale est classée –monument historique.

1955: Le clocheton en bois du XVIII’ siècle surmontant la nef et menaçant ruine est déposé. Un clocher provisoire est érigé entre le collatéral sud et le croisillon sud. La même année, quelques-unes des pièces du cloître roman retrouvées lors des fouilles de 1866 et 1917 sont remontées au musée de l’Oeuvre Notre-Dame à Strasbourg dans une galerie factice.

1958-1969: Restauration extérieure et intérieure de l’abbatiale, statues et orgue compris. Réouverture de quelques fenêtres romanes dans la croisée et le transept.

1987: Construction du campanile en béton, à 80 m au sud-est et dans le respect de l’abbatiale romane. Il est doté de six cloches qui ont carillonné pour la première fois à Noël 1987.

1988: Enlèvement du clocher provisoire.

1991: Illumination de l’abbatiale.

Eté 1995: Fouilles partielles dans l’abbatiale (en prévision d’un chauffage). Mise au jour de deux sarcophages maçonnés, de la base d’un autel, d’un terrazzo, d’un dallage en briques, de peinture rouge carmin sur le bas des murs, d’une dalle tombale…

1996: Solennités du Millénaire de l’abbatiale restaurée par Widerold, introduites par Mgr l’Archevêque Charles Amarin Brand, le 10 mars, fête de saint Trophime.